Mai 2024
Cher(e)s lyricantois(es)
Comme vous l’avez appris, le chantier de l’usine à méthanisation de la société Biogaz a démarré. Le CDASL a tenté de sauvegarder les éventuels vestiges archéologiques par une procédure d’urgence, mais le tribunal administratif l’a débouté et la construction peut donc se poursuivre. Le combat était inégal, nous nous sommes battus contre un véritable rouleau compresseur.
Car le contexte est le suivant: le gouvernement, par l’intermédiaire des préfets de régions et de département, ainsi que d’un certain nombre de communautés de commune – la nôtre par exemple – a lancé une marche forcée vers toujours plus de production d’énergie, et ce à n’importe quel prix.
Il existe aujourd’hui en France environ 1500 méthaniseurs, l’objectif affiché par l’état est d’en installer 8000 à l’horizon 2030. Ces installations, tout comme le tarif auquel est acheté le gaz produit par les méthaniseurs, sont massivement subventionnés par nos impôts. Ainsi le m3 de gaz est racheté aux exploitants de méthaniseurs 4 fois le prix de sa valeur réelle sur le marché. Cette manne explique l’enthousiasme de grands groupes industriels – Total Energies en tête – et d’un certain nombre d’agriculteurs à s’engouffrer dans la filière. La FNSEA fournit d’ailleurs aux candidats à la méthanisation un accompagnement clé en main dans le montage de leur projet.
Dans cette course à toujours plus d’énergie, la sécurité et l’information des citoyens passent au second plan. A titre d’exemples, une rivière en Bretagne a été polluée par un déversement «accidentel» d’ammoniac issu d’un méthaniseur. L’incident est loin d’être isolé, une recherche rapide sur internet propose même une carte de ces incidents en France. Plus près de chez nous l’état vient d’autoriser en catimini l’extension de la concession de forage pétrolier à côté de Nanteau (77), alors que celle-ci se trouve à proximité immédiate d’une nappe phréatique alimentant en eau 180000 franciliens. L’autorisation a été accordée dans la plus grande discrétion, sans concertation avec la régie Eau de Paris – qui a appris l’extension de la concession à posteriori – et sans consultation citoyenne. Depuis, la régie s’y oppose mais rien n’y fait, le forage va pouvoir commencer. A Larchant, les habitants du village – et donc les membres du CDASL – n’ont découvert le projet d’usine à méthanisation qu’une fois les délais de recours à l’encontre du permis de construire épuisés…
Pourtant la méthanisation est loin d’être le modèle vertueux que l’on essaie de nous vendre, le gaz et les digestats qu’elle produits sont loin d’être bio.
Maintenant que l’installation du méthaniseur a commencé, notre vigilance devra se porter sur le stockage et l’épandage des digestats issus du méthaniseur. En effet, ces digestats contiennent nombre de polluants notoires et leur stockage, notamment lors de périodes de fortes pluies, pose question. Car même si le stockage et l’épandage de ces digestats sont très réglementés, dans les faits il n’existe aucun contrôle. Enfin… si, mais il s’agit d’un «AUTO-CONTRÔLE» – dixit l’arrêté gouvernemental encadrant la méthanisation. En clair, c’est aux exploitants de méthaniseurs qu’il est demandé de se contrôler eux même. Cf https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000042506471
Or il faut savoir que ces digestats, parfois issus de déchets alimentaires mal triés – présence avérée de particules de verre, de plastiques – sont chargés en azote (gaz à effet de serre 210 fois plus puissant que le CO2) ainsi qu’en ammoniac… On y trouve également des ETM (métaux tels que le cuivre et le zinc) et l’émanation de ces polluants dans l’air, autant que les risques d’infiltration dans les sols, posent question. Ironie, la plupart de ces données sont issues du site méthafrance, portail national de la méthanisation. Cf https://www.methafrance.fr/faq
On le voit, le stockage de ces digestats, leur épandage, de même que leurs éventuels effluves, impacteront potentiellement tous les lyricantois, le village se trouvant sous le vent et en aval de l’installation. Pour rappel, l’eau du robinet de Larchant présente actuellement des taux anormaux en ions perchlorates, produit présent dans de nombreux pesticides, pourtant interdits depuis 2008. Car il faut souvent de nombreuses années avant qu’un polluant n’atteigne les nappes phréatiques. Enfin, le gaz produit par le méthaniseur ne bénéficiera pas aux lyricantois puisque notre village n’est pas raccordé au réseau.
Le CDASL, après s’être opposé à ce projet d’usine à méthanisation par les voies légales qu’il lui restaient – hélas sans succès – continue d’assumer son rôle de comité de défense, d’action et de sauvegarde de Larchant en informant les lyricantois des nuisances potentielles d’une telle installation et en les appelant à la plus grande vigilance.
La semaine dernière, une manifestation citoyenne et pacifique a eu lieu à proximité du site de construction. Les manifestants se trouvaient sur la voie publique. Pourtant certains d’entre eux, une fois rentrés chez eux, ont vu les gendarmes sonner à leur porte afin de vérifier leur identité dans le but, nous citons un des gendarmes, «de constituer une base de données des personnes qui s’opposent au projet». Hier, c’est chez d’autres qu’ils ont sonné, les convoquant pour signer une déposition à la gendarmerie, sans motif valable apparent.
Entre ces « contrôles » et les frais irrépétibles de 1200€ que le CDASL a été condamné à verser à la société Biogaz, on se demande bien de quel côté se situe l’intimidation. Depuis le début, concertation et débat publique ont été confisqués. Aujourd’hui, il semble que c’est toute forme de contestation que l’on souhaite étouffer.
Pourtant, comme l’a déclaré un célèbre lyricantois sur ce réseau : « Votre cadre de vie est notre cadre de vie ».
Cordialement,
le CDASL
02 avril 2021
Dans notre dernière lettre notre avocate nous parlait d’une consultation publique en cours sur un projet d’arrêté ministériel encadrant les installations de méthanisation. Voici la contribution du CSNM (Collectif Scientifique National Méthanisation raisonnée) à la consultation du projet. Il y a pas mal d’informations techniques pour les passionnés et aussi de nombreux points qui nous interpellent comme « au-delà de 1200m des habitations, on remarque qu’il n’y a plus de plaintes »
15 février 2021
Le CDASL est une association de citoyens de Larchant (ou de ses environs) qui affirment aujourd’hui leur liberté d’expression en s’opposant au projet d’une usine de méthanisation à côté du village.
11 janvier 2021
Lors de l’assemblée générale du 17 octobre 2020, nous avions évoqué les inquiétudes suivantes :
17 décembre 2020
Vous trouverez en pièce jointe un arrêté publié par le MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE ET DE L’ALIMENTATION qui concerne la mise sur le marché et l’utilisation de digestats de méthanisation et pour mieux comprendre et éclairer ce document voici notre analyse : Rien ne va plus entre Agriculteurs Méthaniseurs et Industriels Méthaniseurs.
Arrêté du ministère de l’agriculture
Rien ne va plus entre Agriculteurs méthaniseurs et Industriels méthaniseurs
10 décembre 2020
Suite au courrier que nous avons trouvé dans nos boîtes aux lettres, certains ont été interpellés par l’argument du gaz à Larchant comme avantage que l’on pourrait retirer de la présence d’une usine de méthanisation, mais il n’en est rien…
03 décembre 2020
Voici un compte-rendu d’un débat sur la méthanisation à l’Assemblée Nationale. C’est un document officiel. C’est TRES TRES intéressant même si c’est long. Alors merci d’avoir le courage de le lire pendant une longue soirée d’hiver confinée. Cela explique bien pourquoi la méthanisation est une impasse. N’hésitez pas à le partager. Cela confortera ceux qui sont contre et réussira peut-être à convaincre les indécis.
05 novembre 2020
Nous refusons que notre beau village de Larchant reconnu pour son patrimoine architectural, soit du fait de sa position dans une cuvette sous les vents dominants, victime d’une pollution puante et stagnante.
17 octobre 2020
Compte-rendu de l’assemblé générale extraordinaire du samedi 17 octobre 2020
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